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La science ouverte au service de la curiosité?

Dans notre billet de blogue du mois de juin, Nathaniel Whelan a mis en valeur le panel « La science en tant que droit de la personne » du congrès de STAN 2019. M. Whelan a remarqué une revendication des panélistes attestant que si la science est un droit de la personne, le droit protégé est la curiosité. Il a indiqué que « dans le contexte de la science en tant que droit de l’homme, non seulement nous avons tous le droit d’être curieux, mais nous devrions avoir le droit de donner suite à notre curiosité. » Quelles conditions sont nécessaires au sein de l’environnement des STIM afin que tous puissent exercer leur droit d’assouvir leur curiosité envers la science? C’est un sujet sur lequel l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) travaille depuis qu’ils assument la responsabilité de l’article 27.1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme :

Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

En 2019, l’UNESCO a publié sa Recommandation concernant la science et les chercheurs scientifiques, qui reconnaît « l’importance de la science en tant que bien commun » et souligne que tout un chacun sont des participants potentiels à la science et peuvent en bénéficier. La recommandation énonce des dispositions visant à étayer les politiques scientifiques et l’éthique de la science à travers le monde. Les dispositions créent un environnement qui permettra à la science de s’épanouir et d’avancer, d’être pratiquée de façon éthique et équitable et d’être utile et pertinente à la société. En tant que membre du conseil administratif du RSST, deux dispositions clés se distinguent à mes yeux en matière d’environnement propice à l’assouvissement de la curiosité scientifique de tous :

Premièrement, la recommandation demande aux États membres de promouvoir une science ouverte : « Afin de faire respecter le droit humain au partage des avancées scientifiques et des avantages qui en découlent, les États membres devraient mettre en place et faciliter des mécanismes en faveur d’une science ouverte et collaborative, et faciliter le partage du savoir scientifique tout en veillant à ce que les autres droits soient respectés » (paragraphe 21).

Pour assurer qu’un suivi soit établi, on doit définir la science ouverte. Le terme « science ouverte » est couramment utilisé comme synonyme de libre-accès (par exemple, revues à libre-accès) ou données ouvertes (rendre les données scientifiques accessibles en ligne). Toutefois, la science ouverte va au-delà de ça. Le projet FOSTER, de l’Union européenne, définit la science ouverte comme la « pratique de la science d’une telle manière que les autres peuvent y collaborer et y contribuer, où les données de recherche, les notes de laboratoires et autres processus de recherche sont accessibles sous des modalités qui favorisent la réutilisation, la redistribution et la reproduction des recherches et de ses données et méthodes sous-jacentes. » Cela comprend des activités comme la science citoyenne, les réseaux sociaux scientifiques et les ressources pédagogiques libres dans le contexte de science ouverte.

On réfère à la science ouverte plusieurs fois dans la recommandation. Il semble que la volonté de l’UNESCO visant à promouvoir la science ouverte aura une portée encore plus grande puisqu’ils proposent maintenant une recommandation sur la science ouverte unique, un nouvel outil normatif visant à fixer des normes internationales.

La deuxième disposition, qui dépend quelque peu de mon premier argument, est que la recommandation demande aux États membres de promouvoir l’éducation des STIM : « Dans toute la mesure compatible avec l’indépendance nécessaire et appropriée dont doivent jouir les éducateurs et les institutions éducatives, les États membres devraient apporter leur soutien à toutes les initiatives éducatives destinées à (a) renforcer l’enseignement de toutes les sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques à l’école ou dans d’autres cadres, qu’ils soient formels ou informels » (paragraphe 14). Fournir une pédagogie scientifique des STIM pertinente, intéressante et actuelle nécessite l’accès aux plus récentes connaissances et innovations scientifiques; c’est-à-dire qu’il est nécessaire d'avoir une science ouverte collaborative et de partager les connaissances scientifiques.

La science ouverte peut animer une passion de la science chez les gens et élever une génération d’individus curieux et à la recherche du savoir. En tant que collectivité, les membres du RSST sont directement impliqué dans la protection du droit à la curiosité scientifique, et ce, par l’entremise des moyens suivants :

  • Mener des projets de science citoyenne et s’assurer que les Canadiens peuvent participer à la recherche par l’entremise de moyens similaires;

  • Contribuer au transfert des connaissances scientifiques entre les chercheurs et la collectivité au moyen d’événements de mobilisation du public, de ressources en ligne pour le grand public et des activités pratiques qui donnent vie à la recherche scientifique;

  • Créer une culture de partage et de mobilisation du public au sein de la communauté scientifique;

  • Créer des possibilités pour les scientifiques en début de carrière et les étudiants postsecondaires dans le milieu des STIM afin qu’ils puissent exercer leurs compétences en communication scientifique;

  • Créer une génération de scientifiques pour qui partager leur travail et leur passion avec le public est un élément important de leur rôle en tant que scientifique;

  • Mettre en place des politiques et des stratégies d’équité, de diversité et d’inclusion pour assurer que tous ont accès à la science.

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