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Diriger une petite organisation

Lors de mon premier congrès du RSST, il y a de cela quelques années, c’était un peu étrange de me retrouver parmi les représentants de grandes organisations des STIM du Canada. Après tout, À la découverte de l’univers n’a qu’une seule employée : moi! Et à l’époque, je ne travaillais qu’à temps partiel sur ce projet. J’ai entendu les propos de présentateurs qui mènent des organisations qui comptent plusieurs employés et disposent de budgets considérablement plus importants que le mien. Bien que c’était intimidant au début, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule dans cette situation. Plusieurs autres petites organisations dans l’ensemble du Canada offrent des programmes à une plus petite échelle, mais l’impact sur leur communauté est indéniable.

Mener une petite organisation présente bien des défis. Avec peu d’employés, ou même un seul, nos tâches sont très variées, et nous devons devenir des experts dans plusieurs aspects de notre travail. La création et la présentation du contenu de mon programme éducatif sont en fait des aspects de mon travail très faciles pour moi. Je connais le domaine (l’astronomie) et j’adore réfléchir sur le meilleur moyen d’expliquer un concept de façon simple et amusante. C’est le cœur de mon programme et j’aimerais pouvoir y consacrer tout mon temps. La réalité est toutefois très différente.

Premièrement, la plupart d’entre nous devons nous assurer de pouvoir continuer de travailler en effectuant des collectes de fonds. Au fil des ans, mes capacités de rédaction de proposition de subvention se sont améliorées, mais il y a certainement une courbe d’apprentissage à surmonter. Lorsque la survie de votre programme, et votre emploi, dépendent de ces propositions, le processus peut devenir bien stressant. Bien que des gens passionnés administrent de petits programmes de sensibilisation et d’apprentissage partout au pays, le dévouement ne suffit pas toujours. Une proposition de financement refusée peut signifier la fermeture permanente d’une organisation.

Je passe une grande partie de mon temps à réaliser différentes tâches administratives comme la gestion du budget, la coordination des intervenants, des bénévoles et des partenaires, ainsi que la gestion de projets. Les tâches reliées à la communication demandent également de plus en plus de temps. Je veux que mon public cible en apprenne plus sur ce que j’ai à offrir : quels sont donc les meilleurs moyens de l’atteindre? Gérer un site Web, publier sur les médias sociaux, rédiger des infolettres, ce sont là des tâches dont s’acquitte une seule personne (ou une équipe) dans une grande organisation. Par contre, pour les organisations qui comptent un seul employé, ces tâches grugent beaucoup de temps. Tout ça est sans compter les programmes bilingues, qui demandent le double du temps puisqu’il faut tout faire dans les deux langues!

Au fil des ans, j’ai réalisé que je n’ai pas la personnalité d’une vendeuse, et que le marketing n’est pas une de mes forces. Tant et aussi longtemps que mon programme reste petit, je devrais tout faire moi-même. J’ai donc décidé de relever le défi et j’essaie de m’améliorer. L’expérience compte pour beaucoup, mais parfois, il nous faut un petit coup de main de plus. Pour moi, les formations et les tutoriels en ligne m’ont aidé à améliorer des aspects qui me posaient plus de problèmes (et je suis excitée de pouvoir dire que le RSST offrira quelques-uns de ces outils bientôt!)

Après plusieurs années de travail solitaire, j’ai réalisé que faire partie d'une organisation comptant une seule employée comporte également des avantages. J’ai l’occasion de tisser des liens plus serrés avec ceux qui participent à mes programmes, puisque la personne qui livre le contenu est également celle qui répond à leurs courriels et leurs appels. Je n’ai également pas à me soucier de plusieurs comités et réunions, ce qui permet de faire avancer les choses plus rapidement. En plus, j’ai la chance de pouvoir ressentir un sentiment d’accomplissement lorsque mon programme grandit et est enfin reconnu.

Diriger une petite organisation apporte son lot de défis, mais c’est une cause qui en vaut la peine. Cela nous permet de repousser nos limites et d’améliorer des compétences dans des domaines qui nous sont moins familiers. Les petits programmes de STIM agissent dans des collectivités partout au Canada, et je félicite tous ceux qui en sont à l’origine.

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